La première station balnéaire d’été en Uruguay fut la ville de Piriápolis dans le département de Maldonado. Piriápolis est situé à environ 100 kilomètres de Montevideo et c'est facilement accessible en prenant l'autoroute ou bien les bus qui partent de la station de Tres Cruces de Montevideo. C'est une station au bord du fleuve Río de la Plata avec des plages qui s’étendent le long de la ville (Playas Grande, Los Angeles, San Francisco). Une version plus tranquille d'une station balnéaire que Punta del Este qui se trouve à environ 30 kilomètres de là.
Histoire:
Il faut relié Piriápolis avec un personnage incontournable et très important en Uruguay du nom de Francisco Piria. Il est né à Montevideo le 21 août 1847 de parents provenant de Gênes. Tout petit, il fut envoyé en Italie et fut élevé par son oncle. Il reviendra en Uruguay à l’âge de 16 ans. Quelques années plus tard, il commencera à vendre des lots et des terrains dans Montevideo et ailleurs dans le pays. Une activité dans laquelle, il bâtira sa fortune. Francisco Piria fut un urbaniste qualifié, homme d'affaire très important, immensément riche et sera aussi un très bon alchimiste.
En 1890, il achète 2700 hectares de champ, qui s’étendait des coteaux de Pan de Azúcar (traduction: Pain de sucre) à la mer. La même année, il réalisa un voyage en Europe, ce qui, lui donnera l'inspiration d'exploiter les côtes uruguayennes avec le tourisme.
En 1897 se termine la construction de son ''château'' qui sera sa résidence particulière. Ce Château (Castillo de Piria), mélange de styles de la Renaissance, dispose d'un parc avec de nombreuses statues et des fontaines. La végétation était composée d'une grande variété d'espèces exotiques mais celle-ci fut détruite par une invasion de sauterelles en 1898.
En 1904, il fit construire, par l'architecte Alfredo Jones Brown, le premier grand hôtel sur le bord du fleuve qui s’appellera l'Hôtel Piriápolis (pas vraiment recherché dans le nom!). Aujourd'hui, cet ex-hôtel est une colonie de vacance pour enfants défavorisés. Dans le passé, c’était un hôtel assez somptueux doté à l’époque de meubles importés d'Italie, de vaisselles de Limoges, de cristalleries de Murano, des tapis de Smyrne (Anatolie - Turquie) et des services de table provenant d'Italie.
En 1910, il initie la construction de la Rambla. L'inspiration du style de la Rambla viendra de ses voyages en Europe et particulièrement de la Côte d'Azur. Cette longue Rambla qui passe dans la ville se prénomme Rambla de los Argentinos et on trouve une autre partie qui s’appelle Rambla de los Ingleses.
En 1912, la première vente aux enchères des terrains ou des lots achetés par Francisco Piria sera réalisée. Vente réalisée par F. Piria et par M. Bullrich à Buenos Aires pour les argentins. A partir de cette vente, la ville commencera à surgir de terre avec l’édification de nombreux chalets.
En 1913, le train arrivera sur Piriápolis avec des locomotives à vapeur qui relieront Pan de Azúcar (déjà relié à Montevideo depuis 1910) au port qui lui, sera achevé en 1916. Ce port accueillera ses premiers bateaux à vapeur ainsi que ses premiers touristes provenant de Buenos Aires. L'entreprise Mihanovich réalisait les week-ends un service direct en bateau de Buenos Aires à Piriápolis avec escale à Montevideo. Cette station balnéaire sera aussi une halte pour l’aristocratie de Montevideo. La ligne sera fermée en 1958 vu le désintérêt des chemins de fer uruguayen de garder cette ligne en vie.
De plus en plus entreprenant, Francisco Piria construira finalement l'un des hôtels les plus gigantesques d'Amérique du Sud: l'Argentino Hotel. Il coûtera 5 millions de peso, ce qui à cette époque, était une somme colossale. La pierre fondamentale fut placée en 1920 par le président Baltasar Brum et l’hôtel fut inauguré le 24 décembre 1930. Il deviendra une icône de la ville. L’hôtel a 6 étages et sa façade, longue de 120 mètres, donne directement sur la Rambla de los Argentinos. Il est large de 70 mètres. A cette époque, on pouvait loger 1200 personnes (on peut appeler cela une fourmilière!). Aujourd'hui, l’hôtel a 300 chambres.
Dans les sous-sols de l’établissement, on installa les premières installations pour l'usage de la thalassothérapie, qui inclut des douches et des baignoires avec des bains froids et chauds d'eau de mer. On trouvera des salons de salon de coiffure, de manucures et bien d'autres services. Pour l’aménagement, Francisco Piria importera la lingerie de table d'Italie, la vaisselle d'Allemagne, la cristallerie de Tchéquie et le mobilier d'Autriche.
Étant donné que cet hôtel est géant, on peut se permettre de rentrer dedans et déambuler dans les étages. Un esprit d'une autre ère peut être ressenti à l'intérieur de l'hôtel au gré de vos pas. Une ère où cet l'hôtel était le plus grand et le plus luxueux d’Amérique du sud. Étant donné que la façade donne sur le Río de la Plata, cela vaut vraiment le coup de monter aux étages. Les couloirs sont larges (on peut faire circuler une voiture!) et les cages d'escaliers sont magnifiques car vous trouverez des vitraux. L’intérieur fait un peu décrépie mais ils redonnent un coup de jeunesse petit à petit.
Dans le centre de Piriápolis, on remarquera énormément de maisons et surtout des hôtels de style art déco (j'adore!). Ils sont actuellement remis dans leurs splendeurs d'antan avec des couleurs pétantes ce qui nous change du blanc et gris des hôtels. Un autre hôtel qui vaut le coup est l’hôtel Colón de style allemand étant donné qu'il a des colombages. Encore une idée de Francisco Piria de ses voyages et non d'un allemand qui s'installa dans la ville .
La ville est entourée de pins, d'eucalyptus et de petits monts. Ville tranquille mais qui vit toute l’année. On y trouve toutes les commodités qu'il faut ainsi que de nombreux restos qui font du poisson. Pas mal de resto servent la paella. J'ai remarqué la propreté des rues ainsi que la gentillesse des gens. Absolument pas de problème concernant l'insécurité étant donné que cette station est un mélange de personnes âgées et de familles. La Jet-set passe son chemin pour faire 30 kilomètres de plus et se retrouver à Punta del Este.
Vous pouvez monter sur le mont Cerro San Antonio juste en face du port avec un téléphérique ou sinon, vous pouvez prendre la route (on parle d'un coteau et non d'une montagne). En cours de route, vous verrez une statue de la vierge (Virgen de los Pescadores) d’où vous aurez une belle vue sur la baie.
Pour plus de photos sur Piriápolis, veuillez appuyer sur ce lien afin de visionner mon album ''Uruguay'' sur Flickr et choisissez ''Piriápolis''. Une fois que vous êtes dans l'album, vous pouvez appuyer sur Diaporama (en haut à droite) pour les visionner en grand format.
Bon voyage
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