Je continuerais, quand même, de mettre à
jour mon blog durant un certain temps après mon retour car j'ai
encore de nombreux sujets sur cette ville, le pays ainsi que sur mes
voyages en Argentine, Paraguay et Brésil. Toutefois, je pense et
j’espère que quelqu'un prendra mon relais à travers un blog pour
continuer à vous parler de ce petit pays coincé entre les deux
géants que sont l'Argentine et le Brésil. Il faut dire que les blogs sur l'Uruguay sont assez rares côté francophone (on en trouve un peu plus du côté anglophone).
Mais bon, soyons optimistes pour un nouveau blog de quelqu'un. Définitivement, mes aventures de blog s’arrêteront là car je n'ai pas envie d'en faire un sur Toronto. C'est vraiment moins intéressant que l'Uruguay pour moi :)
Pourquoi quitter un pays
où je semblais me plaire malgré certains points négatifs?
- Premier point: l'argent
Et oui, je ne suis pas
milliardaire donc je ne pouvais pas vivre pendant des années sur mes
économies. Je suis loin d’être à l’âge de la retraite et je
ne suis pas un boursicoteur qui peut se permettre de vivre sur des
intérêts gagnés sur des placements spéculatifs. De plus, comme
j'en ai parlé plus tôt dans mon blog, le coût de la vie n'est
quand même pas donné en Uruguay. Par
conséquent, notre source de revenu se tarissait à vu d’œil et on
avait besoin de trouver une nouvelle source de $$$$$.
Comme dit un proverbe juif '' L'argent, c'est
comme les arbres, elle ne pousse pas
jusqu'au ciel'',
- Deuxième point: l'emploi
Certaines personnes vont
se poser la question de ma recherche d'emploi qui m'aurait permis
d'avoir un revenu mais dans la réalité, c'est ''galère''.
Pourtant, l'Uruguay se targue d'avoir un taux de chômage assez bas
et un manque de main d’œuvre dans certains secteurs...ce qui est
vrai. Mais bon, je suis un immigrant et non un uruguayen donc votre
choix est plus limité et on passe facilement devant vous pour un
emploi. Je ne veux pas dire que la société uruguayenne est
totalement fermée aux étrangers mais elle n'est pas vraiment
ouverte non plus.
Si vous êtes un expatrié qui arrivait avec un
contrat en main de votre entreprise internationale, pas de problème pour vous installer.
Si vous pensez vous mettre à votre compte, on y arrive même si ce
n'est pas facile du tout et que beaucoup de jours se comparent au parcours du combattant (ceux qui ont fait leur service militaire doivent se rappeler de cela!). Toutefois,
certains ont réussi et sont établis dans le pays depuis longtemps
mais, malheureusement, vous en avez beaucoup
d'autres qui claquent la porte au bout de deux-trois ans (moyenne).
Je ne suis dans aucune de ces deux catégories car je venais chercher
un travail en espérant apporter mon savoir-faire en ressources
humaines (sans être un donneur de leçons) et m'installer pour un
petit moment avec ma conjointe. Il ne faut pas oublier que c'est son pays de naissance.
J'avoue que mon handicap numéro un était la langue
car je ne la parlais pas même si ma conjointe est uruguayenne. Donc
mon choix s'est restreint à des boites internationales de langue
anglophone. Résultat: Quedal! Certaines de ces compagnies n'ont même pas
daigné me répondre pour accuser réception de ma candidature ou me
dire que le poste était comblé (coup classique!). Une compagnie m'a
fait passer une interview pour un poste en ressources humaines mais je
coûtais ''trop cher'' pour eux pourtant je ne demandais pas un
salaire extravagant et exorbitant (plus certainement d'autres points mais je n'ai
pas eu d'autre explication). Un revenu qui me permettait de payer le
loyer de l'appart, bouffer et payer les factures! J'ai appliqué pour
divers postes dans cette même entreprise et toujours
la réponse automatique qui disait que ma candidature n'avait
pas été retenue (plus le ''merci d'avoir
appliqué chez nous''). Pareil pour un poste où on demandait la
langue française comme point important en plus de
l'anglais. Eh bien, il y avait plein de gens qui parlaient
mieux que moi le français...Incroyable!
Comme je n'avais pas envie
d'envoyer des centaines de CV donc j'ai rapidement arrêté car j'ai
assez vite compris le jeu.
- Troisième point: Mes
copains du service d'immigration
Peut-être que vous le
saviez ou pas mais mon dossier était en suspens avec Immigration
depuis juin 2011 car on na pas su me classer dans une des catégories
de statut d'immigrant. Il y a plusieurs catégories qui existent
(retraité, travailleur à son compte, expatrié avec contrat de
travail ou en instance d'obtenir un contrat de travail, religieux,
etc) mais quand vous venez vous installer en tant que chercheur
d'emploi, cela n'existe pas.
Donc, on m'a demandé de prouver un
revenu mensuel comme les retraités. Bizarre mais cette ''source de
revenu'' mensuelle est presque la clé de sésame de votre installation
en Uruguay et surtout pour les services d'immigrations. Comme
expliqué dans mon premier point de cet article, je ne pouvais pas
prouver une source de revenu et c'est pour cela que je cherchais un
emploi. Quand j'ai demandé à Immigration durant mon premier
interview si je pouvais travailler tout en faisant mes papiers, la réponse fut ''oui et non''.
On peut travailler si une compagnie vous offre un emploi mais cette
même compagnie vous demandera certainement si vous avez votre Cedula (carte d’identité) qui vous
permet de travailler. C'est un peu comme le chat qui essaie de mordre
sa propre queue..vous tournez en rond!
Ensuite, mon statut
matrimonial n’était pas reconnu par les services d'Immigration car
je suis en concubinage et ils ne reconnaissent que: marié, veuf ou
divorcé. Pourtant, l'Uruguay a passé un loi (ley 18-246) qui reconnaît le concubinage (hétérosexuel ou de même-sexe) depuis le
1er janvier 2008 mais les couillons d'Immigration ne le reconnaissent
pas dans la procédure de résidence. Le plus désolant est quand
nous avons appelé un autre département d'immigration qui s'occupe
du retour des uruguayens en Uruguay (departamento 20) et après lui avoir
expliqué ce qui se passait avec les services d'Immigration, la
personne nous a dit que ce que faisait Immigration était
discriminatoire! Ouais...mais les deux services sont sous la tutelle
du Ministère des affaires étrangères donc il faudrait se mettre
d'accord!
De plus, il aurait fallu
encore payer des frais devant un notaire pour reconnaître le
concubinage pour peut-être, je dis bien peut-être, faire plaisir à
des imbéciles qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Ils sont lents,
pas souriants, ne parlent pas un minimum d'anglais et incompétents car ils mettent des plombes à finaliser un dossier. Une moyenne de deux à trois ans pour vous donner votre Cedula finale alors que le taux d’arrivée d'immigrants ou expatriés n'est quand même pas incroyable (le Canada met un an pour vous donner votre visa si votre dossier est impeccable mais ils reçoivent plus de 350 000 immigrants par année!).
Demandez à mes amis W. et S. qui ont un dossier avec eux depuis
presque un an et demi et qui n'ont toujours aucun papier officiel (juste temporaire pour le moment) malgré
le fait qu'ils ont un resto, qu'ils font marcher l’économie locale
avec leurs achats, qu'ils paient des montagnes de taxes et qu'ils font
de longues heures afin de faire plaisir à beaucoup d'Uruguayens pour leur faire découvrir autre chose que les Chivitos, la Milanesa, etc. Demandez à C. et P. dont P. qui travaille pour une grosse
compagnie française qui a son siège social en Uruguay pour
l’Amérique du sud depuis deux ans et qui attendent aussi leurs papiers finaux!
Je
le répète encore juste pour le plaisir mais c'est avec ce genre
d'idiots qu'on ne fait pas avancer un pays. Ahhhh, cela fait du bien
de se lâcher un peu!
Donc, la combinaison de
ces trois points les plus important plus certains autres nous ont
poussé à repartir au Canada. Toutefois, j'ai réalisé que quand
nous visitons un pays durant nos vacances, on a toujours tendance à
idéaliser plus ce que l'on pense le pays car on ne voit à peu près
que les belles choses. Finalement une fois qu'on
vit la réalité de tous les jours, on s’aperçoit généralement
que ce pays n'est pas plus vert que le sien où
on habitait.
C'est certain qu'en revenant au Canada, je vais
retrouver des points qui m’énerve comme la consommation à
outrance, le goût dégueulasse et chimique des fruits et légumes,
l’obésité des gens mais qui continueront à boire que du coca ou
manger que des hamburgers, de prendre sa voiture pour faire deux pâtés de maisons pour aller chercher son beurre de cacahuète (peanut butter), etc.
Évidemment, je vais être
triste sur certains points qui me plaisaient en Uruguay comme le
temps ensoleillé (génial!), les services de santé, les belles filles ;), la qualité de la viande et des fruits et légumes, etc,
mais je serais content de quitter certains points négatifs comme
l'administration minable et lente, la différence des ''classes''
très flagrantes dans le pays, la pauvreté et la rareté des goûts des autres pays (nourriture, resto, produits), la classification par les gens
de ton rang social, etc. Je ferais un prochain article sur ce sujet
avec les 10 points positifs et les 10 points négatifs.
Triste aussi de quitter
quelques amis que j'aimais beaucoup et qui m'ont apporté une
richesse durant mon séjour. Merci à Walter, Stéphanie, Annick,
Rossana, Axel, Anaïs, Cécile, Javier et j'en oublie. Ceux que j'ai connu et qui sont repartis d'Uruguay aussi comme
Éric, Carla, Étienne, Axelle, etc.
Mais bon, on sait que l'on
reviendra en Uruguay pour passer des vacances étant donné que ma
conjointe a de la famille installé au pays. Par contre, je suis
content sur un point: J'ai fait ce que je rêvais de faire même si
le rêve ne s'est pas réalisé à 100% comme je le voulais mais le plus important est de l'avoir fait! Je pense
que si je n'avais pas tenté cette expérience, je l'aurais peut-être
regretté toute ma vie. Maintenant, il me reste à trouver ma nouvelle destination après mes deux ou trois ans au Canada.....Allemagne? Ya! Das ist Gut.
Ne désertez pas ce blog de suite car n'oubliez pas que je mettrais d'autres articles mais je voudrais remercier quand même aussi tous les lecteurs du monde entier qui ont lu mes articles et qui ont laissé des commentaires. Merci à vous!
Chau
Jean-François, le plus toulousain de tous les canadiens
Ahhhhh JF , tu vas me manquer , j´adore lire ton blog parce que c´est .... tellement juste tout ce que tu dis , moi, tu sais je l´aime ce ptit pays mas il y a tant de choses minables , qu´on voudrait changer et on ne sait pas comment et si c´est vraiment possible .La seule chose qui me rassure est que il y a des années c´était pire .
RépondreSupprimerJe te suivrai a travers tes blogs !!!!! et bien sur on se verra à votre retour ou qui le sait , en Allemagne
Je te -vous fait de gros bisous
Tu fais chier Jean Francois... Nous allons écrire a Pépé (Mujica, Pas Pervers Pépère...) Pour qu'il te donne le Ministère du Tourisme, et celui de l'éducation à Cécilia. Merci au "hasard" de nous avoir offert le luxe que tu entres dans notre boui boui presque made in chintok il y a qques mois. Outre l'immense plaisir de vous avoir rencontré, nous avons appris tellement de choses sur ce "Vaisseau Spécial" grâce à toi. Evidemment c'est une tragédie de plus, l'Uruguay perd énormément sans s'en rendre compte, et nous aussi... Bon on ne va pas pleurer en public, mais revenez vite nous rendre visite... Besos. La WaSa FaMiLia.
RépondreSupprimerLe monde va de plus en plus vite et chaque jour part à la vitesse d'un battement de cil... Ce jour ou l'on se reverra est déjà presque hier!! Je suis heureuse que tu ai fait ce dont tu rêvais. Mais le rêve continu... A bientôt Jean François. Et bon retour. bises à vous deux... Je vous enverrais des croissants!!
RépondreSupprimerAx
Touchant! tu es riche de cette belle expérience et tu ne verras plus le Candaa pareil...peut etre! en tout cas merci de ces news et 'bon vent' Caro
RépondreSupprimerBonjour JF,
RépondreSupprimerje trouve ce blog très intéressant.
en particulier de détailler ainsi le contexte les raisons pour lesquelles tu pars.
nous sommes un couple de Français avec 3 enfants habitant en Allemagne.
et ma femme a la possibilité de travailler pour son groupe en contrat local a Montevideo ou Buenos Aires.
donc on hesite et on se renseigne.
On pense bien que ce ne sera pas "facil", mais passer qqs années en Amerique Latine, c'est un projet qui nous tient a coeur depuis quelque temps.
j'aimerais te poser quelques questions par email. est-ce possible?
d'avance, merci.
Bonne continuation!
Guiom
Dommage pour le blog: le ton etait plaisant, les photos excellentes, les détails fouillés.
RépondreSupprimerPar contre les raisons du départ me paraissent logiques spécialement du fait de l immigration. Je plains les UY qui reviennent ou qui vont revenir d Espagne. Affronter la bureaucratie et l incurie des fonctionnaires locaux et des entreprises publiques est une punition quotidienne. Mais cela ne gène pas les locaux qui ne font rien pour changer les choses: ils rêvent tous que leurs enfants en fassent parti. Il y a 4 ou 5 ans il y avait 200 postes ouverts par concours a la Mairie (bien connue pour son incapacité a faire quelque chose, il suffit de se promener dans la ville! ) il y a eu plus de ... 20 000 candidats!
Bonne continuation au Canada.
Les Uruguayens qui reviennent d'Espagne ou des USA ont un département spécial de rapatriement qui s'appelle le département 21. Mais une fois revenu en URY, ils se heurtent eux aussi à la bureaucratie. Par contre carton rouge à la plupart des ces personnes qui reviennent et qui passent à la télé en se plaignant que le gouvernement devraient leur trouver un travail, un appartement, des assurances et quoi encore? ''Zont'' qu'à bosser comme tous les autres!
RépondreSupprimerSinon, je continue mon blog plus lentement mais sûrement ;)
Bonjour JF,
RépondreSupprimerJe me permets de vous écrire car je trouve votre blog bien écrit et très intéressant, d'autant plus intéressant que je pars poursuivre mes études universitaires en Uruguay le mois prochain, dans le cadre d'un échange universitaire et je ne connaissais rien de ce pays alors que j'ai bien suivi des cours d'espagnol pendant des années...
Comme je ne reste que 6 mois et qu'il n'y a pas de campus universitaire, je vais devoir trouver un logement de moi-même et donc faire face aux problèmes dont vous avez parlé... Et ça m'inquiète !
Ainsi, serait-il possible de vous contacter par e-mail afin que je puisse vous poser des questions ?
Merci d'avance et continuez votre blog :)
A.
Vraiment un excellent Blog. Je suis Canadien (vivant au Québec) Je connais bien aussi la réalité des anglo-canadiens. Votre vision est juste pour le Canada. Je me dois donc de vous faire une confiance aveugle, en écoutant vos propos concernant l'Uruguay. J'avais besoin des infos sur ce pays (Uruguay) et ces eus et coutumes. Merci et bonne chance dans vos vies au Canada.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour votre commentaire mais en date d'aujourd'hui, j'ai toujours un pied en Uruguay avec ce blog, ce qui fait plaisir!
RépondreSupprimerQuel plaisir de vous lire! Je vais en Uruguay régulièrement, puisque je suis mariée aussi avec un uruguayen. Nous vivons au Québec et cela m'arrive souvent de penser comment notre vie serait si nous étions là-bas... tout le processus d'immigration, l'adaptation et faire sa place au Québec pour mon cher époux, n'a pas été facile et rien n'est terminé! Des fois, j'ai envie de tout laisser et repartir à zéro dans son pays natal... Vous lire, m'a permis de répondre à plusieurs questions et doutes. Merci de partager tout cela avec nous!
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