La naissance du transport
collectif à Montevideo comme dans d'autres capitales évolue peu à
peu avec la croissance de la ville et la nécessité de
communication. Le transport terrestre collectif de personnes au
XVIIIe siècle à Montevideo et ses environs a été pratiquement
nul. Ceci s'explique par une population peu nombreuse dans la ville et
des autres centres urbains du pays. Il faut ajouter à cela une
inexistence de chemins ou de routes praticables.
Montevideo fut fondée en 1725 et fut à ses débuts une petite ville entourée de murailles qui faisait environ onze pâté de maisons de longueur sur sept de large et où la majorité des déplacements se faisaient à pied. Quand il était nécessaire de se déplacer en dehors de la ville, on recourait soit au cheval, soit avec des chariots ou des charrettes.
Après avoir obtenu
l'indépendance du pays, les premiers prémices de croissance sont
apparus, d'abord avec la fondation des premiers quartiers comme La
Aguada et Cordon. Par la suite, aux alentours de 1834, les hameaux
de Villa Cosmopolis (aujourd'hui connu comme le quartier du Cerro) et
de Cardal surgiront de terre aussi.
Pendant les années
suivantes, le développement de Montevideo et de quelques villes ou
villages de l'intérieur du pays pousseront à la nécessité de créer
des moyens de transport afin de communiquer entre les gens ou bien d'envoyer
des paquets.
Vers 1870, la diligence
commença a être utilisée comme moyen de transport de personnes à
partir de Montevideo et ses environs. Ces services de diligence
étaient surtout utilisés par les fonctionnaires civils ou les
militaires toutefois le transport de familles était presque une
exception. Jusqu'à la fin de la Grande Guerre, il n'a pas existé
d'autre forme de transport.
Le 3 décembre 1852, le
premier service de diligence est inauguré entre Minas et Montevideo.
Peu de temps après, M. Norbert Larravide, prospère commerçant de
Buenos Aires qui venait de s'installer dans la ville, décida de doter
Montevideo de son premier service d'omnibus à cheval. Il importa
d'Angleterre 6 de ces véhicules et furent
inaugurés le 10 mai 1853. Cette ligne partira du café de M. Lasnier,
situé au coin de l'Avenida 18 de Julio et de la rue Andes et finira
à l' hôtel de Benjamin Pérez dans le hameau d'Unión . Le prix du
billet était de ''six vintenes''.
Déjà à la fin du XIXe
siècle, le transport collectif de personnes sera réalisé au moyen
des tramways tirés par de petits chevaux. Par contre, pour les
chemins, les rues ''primitives'' pavées ou les chemins de terre de la ville, la
diligence reste de mise.
Connaissant la faiblesse
économique des entreprises qui réalisaient le service de tramway à
cheval et conscient du potentiel du marché de Montevideo à la fin
du XIXe siècle, deux entreprises de capitaux étrangers (une
allemande et l'autre anglaise) s'installeront dans Montevideo dont le
but commercial était l'installation et l'exploitation d'un service
de tramways électriques, ce qui rendra les entreprises de tramway à
cheval hors course.
Ce processus a fait qu'au
XXe siècle, à l'exception du "Tranvia del Norte'' (tramway du
Nord) qui avait une petite participation sur le marché, le transport
collectif de passagers de Montevideo était aux mains de deux
entreprises qui concouraient et pariaient sur l'électrification
(j'en ai parlé dans ce sujet). La croissance vertigineuse de la ville
et la construction de nouveaux quartiers réclamait de nouveaux
services mais les entreprises se montraient réticentes de prolonger
et d'augmenter la quantité des tramways.
En 1912, le Ministère de
Travaux publics, qui n'est pas d'accord avec le manque de réponse
des entreprises et consciente en plus du monopole de capitaux
étrangers dans le transport de Montevideo qui n'était pas le
meilleur pour la ville se résolut à l'importation de véhicules à
moteur afin de mettre en place des services compétitifs. Ne pas
oublier que beaucoup de rues avaient un pavage lamentable ce qui
donnait un avantage aux véhicules à moteur par rapport aux tramways.
Alors le 13 juin 1926, Monsieur Pedro Reyno, avec l'autorisation municipale, va créer sa compagnie
"Compañia Uruguaya de Ómnibus'' (Compagnie Uruguayenne
d'Omnibus) avec un petit omnibus italien de marque Lancia marque et
carrossé par Casas y Vals. Il baptisera son bus ''El Baúl'' (le
coffre). Il inaugure le service avec le parcours suivant: Plaza
Independencia=>18 de Julio=>8 de Octubre jusqu’à Larrañaga qui est
aujourd’hui l'Avenida Dr. Luis A. De Herrera. Montevideo se trouve
face à son premier parcours urbain de transport de passagers en bus
et ce premier parcours se trouve de front et en concurrence avec les tramways.
À ce pionnier se
rallièrent d'autres enthousiastes entrepreneurs du ''volant'' qui
s'occuperont du transport des passagers. Ces bus étaient identifiés par différentes couleurs de peinture.
La date du 27 septembre
1926 sera celle de la premiere Asamblea del Centro de Propietarios de
Ómnibus (assemblée centrale des propriétaires d'omnibus) qui deviendra le ''noyau'' des chauffeurs. Ils se regrouperont en coopératives dénommées
par leurs lignes respectives. De tout cela, une lutte vigoureuse
commencera entre les chauffeurs de bus et les compagnies de tramways
qui essaieront d'absorber les services d'autobus. De leur côté, les
chauffeurs essaieront de casser le monopole des trams.
Finalement le 13 mai 1937,
l'union finale des différentes coopératives dans une entreprise
unique nommée avec le sigle C.U.T.C.S.A (Cooperativa Uruguaya de
Transportes Colectivos Sociedad Anónima) naîtra.
Le 16 août 1937
commenceront à circuler sous la dénomination C.U.T.C.S.A, la flotte
des 526 autobus. Les différentes couleurs se substitueront lentement à
la couleur blanche avec une bande rouge. Depuis ce moment commencera
un processus de consolidation et de croissance tout en renouvelant
périodiquement les unités utilisées.
La C.U.T.C.S.A sera
pendant très longtemps sous influence espagnole. Non pas parce que
la compagnie était sous capitaux espagnols ou appartenait à un groupe
espagnol mais parce que la majorité des chauffeurs et des guardas
étaient de ou originaire de Galicie. On devait montrer patte blanche ou
plutôt patte galicienne afin de joindre les rangs de la compagnie.
Aujourd'hui, ceci n'existe plus vraiment bien que l'on voit encore
des autocollants du drapeaux espagnol à côté de celui de l'Uruguay
mais c'est plus pour montrer les origines de la famille du chauffeur.
La flotte est maintenant de couleur grise avec une bande rouge qui fait le tour du bus.
Ci-dessous, quelques bus qui ont été rénovés et qui appartiennent ou appartenu à des compagnies de transport de Montevideo.
La flotte est maintenant de couleur grise avec une bande rouge qui fait le tour du bus.
Ci-dessous, quelques bus qui ont été rénovés et qui appartiennent ou appartenu à des compagnies de transport de Montevideo.
ACLO Regal |
ACLO Regal |
Leyland MCW Olympic (1949-1971) ex-C.U.T.C.S.A. mais qui roule toujours pour un organisme |
Tu sais moi j´ai voyagé ( il y a belle lurette ) dans le bus ouvert derrière, le Aclo regal , les deux premières photos. C´ était marrant !!!! .
RépondreSupprimerIl y avait aussi une autre compagnie , bleu , A.M.D.E.T que voulait dire Administración Municipal de trolebuses qu´en rigolant on disait Artigas Murió Desesperado Esperando el Tranvía !!!!!!!!!!!!!
A la prochaine