mercredi 8 février 2012

Évènement: la fête Iemanjá

En me promenant le long de la Rambla le 2 février, j'ai assisté à un spectacle un peu surréaliste à mes yeux sur la plage Ramirez. J'ai remarqué une foule importante sur la plage ainsi qu'à côté du Parque Rodo afin de célébrer une fête que je ne connaissais absolument pas et qui s'appelle Iemanjá.

Iemanjá est une divinité aquatique d'origine africaine, issue des traditions religieuses des Yorùbá (groupe ethnique originaire des pays du Nigeria, Bénin, Ghana et Togo) où elle est également la protectrice des femmes (des femmes enceintes en particulier) et la mère de toute chose vivante.

Elle est représentée en vierge et elle est la divinité des eaux douces en Afrique mais celle des eaux salées et de l'amour chaste au Brésil et en Uruguay. On appelle Iemanjá plus communément la vierge de la mer. Dans la culture afro-brésilien, Iemanjá est reconnue comme la mère des Orixás (divinités de la nature). Elle est la reine du monde aquatique, parfois représentée comme une sirène, ou plus souvent comme une créature fabuleuse émergeant des flots.

Iemanjá a fait le voyage vers l’Amérique du sud avec les esclaves noirs que l'on arrachait à la terre de leurs ancêtres. Les clercs portugais ou hispaniques chargés de l'évangélisation des noirs se sont bien sûr méfiés de la religion animiste. Le paganisme devait disparaître pour laisser la place à la ''vraie'' religion qu'est le christianisme. Culte qui fut pendant longtemps stigmatisé socialement, et par conséquent presque clandestin.

Cette fête est appelée sous divers noms dans différents pays:
  • En Afrique: on l'appelle Yemoja, Ymoja ou Yemowo.
  • Au Brésil: on l'appelle Yemayá, Iemanjá ou Janaina
  • A Cuba: Yemaya, Yemayah ou Iemanya
  • A Haïti: La Sirene ou LaSiren en vaudou
  • En Uruguay: Iemanjá
  • En République Dominicaine: Yemalla or La Diosa del mar (déesse de la mer)
C'est une fête d'origine africaine et comme vous pouvez le constater, les vierges sont blanches...comme quoi

Des centaines de fidèles et de curieux (ou vraiment par hasard comme moi) arrivent sur certaines plages de Montevideo (comme les pages de Ramirez, Buceo, Malvín ou du Cerro) où le culte à la gloire d'Iemanjá sera rendue. On peut remarquer que beaucoup de stands de marchand se sont installés devant les plages afin de vendre pas mal d'articles variés qui va de la simple chandelle au bateau en styromousse en passant par des vierges ''made in chintoc'' de toutes les tailles. Y en a pour tous les goûts et deux couleurs seulement: bleu et blanc. Tout cela pour offrir à la vierge de la mer une ou des offrandes.

Sur la plage, on remarquera des attroupements autour de tentes ou bâches avec tout un attirail de drapeaux, de gros bateaux en styromousse et de fleurs. Tout cela toujours dans les deux couleurs que sont le blanc et le bleu.

Voila que je vois aussi des prêtres ou/et des prêtresse vêtus de blanc en général (bien que j'ai vu quelques personnages en rouge et blanc). Ces prêtres et/ou prêtresses, comme celle ci-contre, bénissent les fidèles aux rythmes de tambours avec des cantiques chantés. Une fois béni par ces prêtres, les fidèles donneront à la mer ou sur terre les offrandes ou bien des cartes/lettres avec des demandes. Je traduirais ce rituel un peu comme un rituel vaudou.

Dans les journaux, on parle d’à peu près 100 000 personnes qui célébreraient cette fête durant toute la journée.

Un prêtre dans son rituel au rythme du tam-tam de la...sœur ;)
La vierge de la mer qui protège les foyers et les familles recevra des offrandes comme des bougies bleues et blanches de paraffine, des fleurs, du parfums et des fruits. Par contre pour les prêtres ou prêtresses qui bénissent cette foule, l'offrande se transforme plutôt en monnaie sonnante et trébuchante! Ils n'acceptent pas les cartes de crédits :)


Évidemment, une fois l'offrande faite à la mer ou sur terre, tout cela sera laissé sur la plage. Travail de nettoyage important fait par les volontaires de l'Intendencia de Montevideo. Drôle de dire mais les organisateurs de cet événement annuel avaient dit qu'ils n'utiliseraient pas de vitre, de plastique, des fleurs artificielles,etc, dans leurs rituels afin de ne pas polluer la côte et c'est tous ces articles que l'on vendait sur les stands...

Les cantiques accompagnés des tam-tams

Qu'est-ce que j'en pense? J'ai trouvé cela étrange d'assister à ce rituel et même un peu amusant. Par contre, cela avait l'air vraiment important pour beaucoup de gens car certains prêtres ou prêtresses avaient de sacré file devant leur stand afin de bénir des gens de tous les âges. Pourquoi pas? Tant que cela ne tombe pas dans le ridicule, les gens ont le droit de le célébrer comme ils l'entendent.

P.S. : A noter que l'avatar de ce sujet avec cette déesse et ses seins nus n'est pas là pour choquer ou faire fantasmer certaine(s) personne(s). C'est la seule photo que j'ai pu trouver qui représentait l'origine africaine de cette fête. Sinon, ce ne sont que des vierges blanches, ce qui pour moi, faussait l'explication de cette fête.

A la prochaine

1 commentaire:

  1. Salut JF , excellent de nouveau , en fait moi je trouve tout le spectacle peut ......exagéré!!!! ce que m´agace est la saleté qui y reste !
    bisous et à la prochaine

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