mercredi 4 janvier 2012

Musique: Tango ''La Cumparsita''

Dans la première décennie du XIXe siècle apparurent de nombreux lieux comme des cafés où se réunissaient tous les intellectuels de la ville. Rendez-vous où on parlait de tout et de rien. Endroit populaire où on était capable de refaire le monde à toutes les sauces. 

Lieu symbolique aussi où les immigrants italiens, espagnols, français ou allemands de Montevideo se réunissaient afin de commenter les derniers nouvelles en provenance de leurs pays respectifs ou de certains changements opérés dans le pays. Un de ces célèbres lieux fut le ''Café y Confiteria La Giralda'' (café et confiserie). Ce café n'existe plus depuis longtemps car il fut détruit afin de faire la place pour la construction du Palacio Salvo à l'angle de l'Avenida 18 de Julio et la rue Andes.

Donc, vous allez vous demandez pourquoi je parle de ce café en particulier alors qu'il y a eu des centaines et des centaines de ces cafés à travers toute la ville.


D'abord, je vais vous montrer des photos anciennes de ce café jusqu’à sa destruction.

Gran Cafe y Confiteria La Giralda sur la droite en 1906
Gran Cafe y Confiteria La Giralda en 1918
Gran Cafe y Confiteria La Giralda fermé et prêt à être détruit
Le 19 avril 1917 fut composée, dans ce café, la célèbre chanson de tango ''La Cumparsita'' par un étudiant en architecture du nom de Gerardo H. Matos Rodriguez âgé d’à peine de 17 ans. A l'origine, cette chanson avait été écrite pour une marche d’étudiants universitaires.

Cette chanson fut joué dans ce café par le pianiste Roberto Firpo et son orchestre. A ce moment, R. Firpo ne connaissait seulement que le prénom du jeune homme. C'est seulement plus tard que Gerardo Rodriguez fut identifié comme le créateur de cette chanson. La chanson reçut une brève notoriété et tomba promptement dans l'oubli.

C’était un jeune homme bien éduqué, sensible mais un peu naïf car il vendit les droits de cette chanson pour 20 pesos à la maison d’édition Breyer.

Sept ans plus tard, en 1924, Gerardo habitait Paris et rencontra Francisco Canaro qui venait juste d'arriver avec son orchestre. C'est à ce moment là qu'il vit le succès de sa chanson. Les paroliers de Tango, Enrique Maroni et Pascual Contursi avaient en conséquence ajoutés des paroles et l'avaient renommés ''Si Superias''.

Entre-temps, tout Buenos Aires avait dansé sur cette chanson, se jouait dans les spectacles, les radios, etc. Puis cette chanson arriva sur Paris où elle fut un succès alors que tout le monde à cette époque ne jurait que sur le Charleston. De Paris, cette chanson fut envoyée dans les 4 coins du monde et depuis, ''La Cumparsita'' est devenue synonyme de Tango.

Gerardo Matos Rodriguez dépensera les 20 ans suivantes devant la cour afin d'essayer de regagner ses droits comme étant l'auteur du tango le plus célèbre dans le monde. Le premier procès fut entre le compositeur, Breyer et les maisons d'édition Ricordi (Breyer ayant revendu entre-temps le morceau à Ricordi). Après une longue bataille, Ricordi consentira à payer des royalties à l'auteur. Le deuxième procès fut contre Maroni et Contursi (les paroliers). Ils avaient ajouté des paroles sans sa permission. Gerardo gagnera en partant du principe qu'il avait livré ses droits sur la musique tandis qu'il était mineur. Une lacune légale, mais la loi, c'est la loi comme disait Fernandel.

En 1942, un troisième procès fut lancé afin de cesser la vente de l'enregistrement chanté par Carlos Gardel. Ceci a bien sûr engendré un quatrième procès - cette fois par Maroni et la veuve de Contursi, pour des dommages et intérêts concernant leurs droits comme les auteurs des paroles. Les procès se sont finalement terminés grâce à l'arbitrage du compositeur de tango légendaire, Francisco Canaro qui, comme président de la société argentine des auteurs et compositeurs, demandera à ce que les différentes parties se résout à clore la dispute.

Étant donné que l'auteur de ''La Cumparsita'' fut considéré comme un pianiste amateur, les mérites de la mélodie ont toujours être mis en doute. La raison étant que Gerardo H. Matos Rodriguez avait seulement composé les deux premières parties. De plus, il manquait une bonne mesure dans la première partie. Roberto Firpo lui-même dû ajouter une troisième partie et de l'harmonie

En 1998, la chanson ''La Cumparsita'' fut déclarée ''hymne culturel et populaire'' de la République Orientale de l'Uruguay.

Voici la Cumparsita en musique live car vous vous demandez de quelle chanson nous parlons :)



Voici une autre version avec le couple Roberto Herrera et Silvana Capra (très bons danseurs) à Tapai (et oui, le tango est apprécié partout dans le monde).


Je ne peux m’empêcher de mettre une chanson de mon groupe d'électro-tango favori Bajafondo



A la prochaine!

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